Ce rapport a été réalisé dans le cadre du programme complémentaire « Adaptation au changement climatique en Aquitaine » de l’Observatoire de la Côte Aquitaine, financé par la Région Nouvelle-Aquitaine, la DREAL Nouvelle-Aquitaine, l’Europe (via les fonds FEDER) et le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Il constitue une étape nécessaire pour ce programme, qui prévoit ultérieurement d’analyser des mesures d’adaptation au regard des effets anticipés du changement climatique.
Pour l’essentiel, ce rapport se base sur une revue des connaissances à sa date de rédaction (2016). Néanmoins, il comprend également une exploitation inédite de données existantes ainsi qu’une première analyse de l’ampleur de la rapidité des changements à venir pour quatre systèmes côtiers idéalisés de la région Nouvelle-Aquitaine.
Après l’introduction du chapitre 1, ce rapport examine successivement les questions de l’élévation du niveau de la mer (chapitre 2), de l’évolution des autres variables hydro-météorologiques (vagues, niveaux d’eau, débit des fleuves - chapitre 3) et des conséquences pour les littoraux (chapitre 4).
Quelles conclusions tirer de ce rapport ?
Le chapitre 2 examine la question de l’élévation du niveau de la mer. On y apprend que l’élévation de la mer dans la région Nouvelle-Aquitaine est proche de la moyenne globale (3,2 mm / an depuis 1993). L’élévation du niveau marin devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies et siècles. Dans le cas d’une réduction importante des émissions de gaz à effets de serre, conduisant à maintenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C par rapport à la période pré-industrielle, le GIEC anticipe qu’il y a deux chances sur trois que le niveau de la mer soit inférieur à 61 cm en 2100, par rapport à la période 1986-2005 (versus 98 cm avec une poursuite des émissions de gaz à effet de serre). Les auteurs du rapport estiment qu’il y a une chance sur trois que ces seuils soient dépassés dès 2100, si la fonte des calottes polaires antarctique et groenlandaise s’accélère.
Le chapitre 3 examine les conséquences du changement climatique sur les autres variables hydrométéorologiques contrôlant les aléas côtiers de submersion marine et d’érosion côtière : caractéristiques des vagues, régimes de tempêtes et de surcotes, débits des rivières… Pour ce qui concerne la région Nouvelle-Aquitaine, une des conséquences majeures est la réduction des débits de rivières, qui pourrait atteindre 20 à 50 % en été dès le milieu du XXIème siècle. Les autres changements demeurent aujourd’hui masqués par la variabilité du climat et les incertitudes des modèles.
Le chapitre 4 examine les conséquences du changement climatique pour quatre sites idéalisés de la région Nouvelle-Aquitaine, notamment en termes de submersion marine, érosion côtière et recul du trait de côte : grands estuaires (cas de la Gironde), zones limono-vaseuses (telles que le Bassin d’Arcachon), littoraux sableux (tels que la côte sableuse aquitaine) et côtes à falaise (telles que la côte rocheuse basque). Les résultats présentés s’appliquent à de nombreux systèmes côtiers mais doivent être interprétés en considérant le contexte local. Deux systèmes de temps peuvent être distingués :
- actuellement (soit pour quelques décennies encore), les aléas côtiers demeureront marqués principalement par la variabilité du climat, les actions humaines et les déficits sédimentaires ;
- ultérieurement (probablement entre le milieu et la fin du XXIème siècle), l’élévation du niveau de la mer deviendra le facteur majeur d’aggravation des aléas côtiers, notamment la submersion marine.
En se référant aux scénarios d’élévation du niveau de la mer du GIEC, le rapport situe la période critique de transition au milieu du XXIème siècle, pour ce qui concerne les submersions marines. À noter que les impacts du changement climatique pour les écosystèmes côtiers sont déjà avérés dans de nombreuses régions du monde.
En conclusion, si le réchauffement climatique excède le seuil de 2°C par rapport à la période pré-industrielle, l’adaptation aux effets du changement climatique en zones côtières deviendra extrêmement problématique dès le milieu ou la fin du XXIème siècle. Seuls les scénarios compatibles avec cet objectif des 2°C laissent des chances significatives de limiter la vitesse d’élévation du niveau marin en deçà de 1 m par siècle. La mesure la plus urgente consiste donc à réduire les concentrations de gaz à effets de serre dans l’atmosphère, via des politiques régionales (transport et énergie notamment) compatibles avec l’accord de Paris sur le climat (COP 21).
Documents
Type | Titre | Chargé le | Poids |
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RP-66465-FR « Conséquences du changement climatique sur les risques côtiers en Nouvelle-Aquitaine : état des connaissances » | 08/11/2017 | 3.8 Mo |