Le programme national Litto3D® vise à produire un modèle numérique altimétrique de référence, continu terre-mer, sur la frange du littoral métropolitain et ultramarin. Une déclinaison du programme sur le territoire de la région Nouvelle-Aquitaine est pilotée par le Service hydrographique et océanographique de la marine (Shom) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), et cofinancée par l’État (fonds de prévention des risques naturels majeurs FPRNM), l’Union européenne (fonds européen de développement régional FEDER), le Shom et la Région Nouvelle-Aquitaine.

À la demande de l’État et de la Région Nouvelle-Aquitaine, l’animation du projet a été confiée à l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine.

Le programme met en œuvre des moyens de levés par lasers aéroportés (lidar), permettant de mesurer les profondeurs dans les zones d’estran difficilement accessibles, en complément des sondeurs multifaisceaux embarqués à bord des navires. Litto3D® en Nouvelle-Aquitaine décrit la bande littorale :

• en mer, jusqu’à l’isobathe 20 m et au plus jusqu’à 6 milles marins (soit plus de 11 km) des côtes ;
• à terre, jusqu’à l’altitude + 10 m et à au moins 2 km à l’intérieur des terres.

Une première campagne de levés a eu lieu durant l’automne 2020. Les équipes du Shom s’étaient déployées à La Teste-de-Buch, avec comme objectif de lever la côte ex-Aquitaine. 104 heures de vol ont ainsi été réalisées lors de 30 sorties. L’ensemble des zones, allant de la frontière espagnole à Soulac-sur-Mer, a fait l’objet d’une première acquisition complète, représentant 87 % des zones d’intérêt de l’opération « Aquitaine ».

Les premiers traitements, dits « rapides », sur l’ensemble des données acquises ont permis de déterminer la couverture effective. Ils ont mis en évidence des trous dans les données dus à de la turbidité, des bouchons vaseux en embouchure de fleuve ou rivière, de l’écume en crête de vague, du déferlement, etc… Des vols de reprise sont donc prévus cette année, en première partie de déploiement. Dans le détail, le Shom a prévu 60 heures de vol pour tenter de combler les trous de données et acquérir le reste au niveau de l’embouchure de la Gironde non réalisée en 2020. La priorité sera donnée aux vols de reprises sur l’interface terre-mer, puis de combler les trous plus au large dans un deuxième temps.

Couverture sur l’Aquitaine (nord et sud) réalisée suite au traitement rapide sur le terrain et après le déploiement afin de prévoir les vols de reprises

Les acquisitions sont réalisées grâce au système HawkEye III de la société Leica Geosystems (groupe Hexagon), composé de deux lidar bathymétriques (un pour les faibles profondeurs 0 - 15 m, l’autre pour les profondeurs plus élevées 15 - 25 m), et d’un lidar topographique. Ce système est mis en œuvre par les opérateurs du Shom à partir d’un avion Cessna C208B Grand Caravan, de la société CAE Aviation.

Ces données Litto3D® participent à la couche bathymétrique et topographique du référentiel géographique du littoral (RGL), en métropole française ainsi que dans les départements et régions d’outre-mer français. Ce socle de données homogènes sur un large territoire répond à de multiples besoins, comme l’amélioration des modèles de prévisions de submersion marine, la planification de l’aménagement du littoral et la gestion des activités humaines côtières, le suivi de l’évolution du trait de côte, la gestion des stocks sédimentaires, la caractérisation et protection des habitats marins…

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