Le littoral de Nouvelle-Aquitaine surveillé de près 21 octobre 2022

L’évolution du littoral vient d’être mesurée pour la première fois à l’échelle du littoral sableux de Nouvelle-Aquitaine à partir d’un lidar aéroporté dans le cadre des suivis de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine. Cette mesure était réalisée chaque année, depuis les fortes érosions de l’hiver 2013-2014, seulement sur le territoire de l’ex-région Aquitaine.

Cette mesure du littoral a été réalisée en grande majorité en septembre 2022, à partir de la technologie lidar par la société Sintegra. Le lidar (Light detection and ranging) est une technique de télédétection, qui permet de récupérer rapidement et précisément des mesures en trois dimensions, de la surface de la Terre, à partir de l’étude du retour (ou des retours) d’un faisceau lumineux émis par un système laser. Le système lidar aéroporté est le plus souvent embarqué dans un avion ou un hélicoptère et se compose :

  • d’un scanner laser ;
  • d’un système de positionnement par satellite (GPS) ;
  • et d’une centrale inertielle (INS) mesurant le roulis, le tangage et le lacet du système.
Le survol de la Nouvelle-Aquitaine est réalisé en ULM (Ultra-léger motorisé) par la société Sintegra

Ce nouveau millésime s’étend pour la première fois au littoral océanique ouvert de la Nouvelle-Aquitaine, comprenant une partie des côtes de Charente-Maritime et de ses îles. Dans un souci d’optimisation, la stratégie d’acquisition des levés lidar du programme de l’OCNA 2022-2027 prévoit de réaliser cette mesure topographique précise au droit de différents secteurs selon les années. Cette première année a pour objectif le levé des secteurs meubles de la côte néo-aquitaine, d’Anglet à La Tremblade (au sud de la Charente-Maritime). La mission en cours d’acquisition a permis de lever l’essentiel du littoral, il reste à finaliser le nord de l’île d’Oléron et l’île de Ré (en rouge ci-dessous).

Zone de survol de la campagne lidar menée en septembre 2022. En vert : zones déjà mesurées, en rouge : les zones restantes à couvrir

Comme chaque année, ce survol a eu lieu à l’automne, lors des forts coefficients de marée à basse mer, en profitant des bonnes conditions météorologiques. La bande côtière couverte fait environ 500 mètres, centrée sur le trait de côte (limite entre la plage et la dune ou la falaise rocheuse). Cette campagne permet de produire un modèle numérique de terrain (MNT) d’environ 15 points par m2 avec une précision verticale (en altitude) de l’ordre de 10 cm après traitements. Ces données peuvent être utiles à de nombreux acteurs (collectivités, bureau d’études, universitaires, …) travaillant sur des problématiques liées au littoral et nécessitant une donnée topographique fiable. Appliquée sur le littoral de Nouvelle-Aquitaine, ces mesures de haute précision permettent d’estimer régulièrement les évolutions des plages, dunes et falaises rocheuses du littoral.

Ces mesures sont accompagnées de photographies aériennes de haute précision (1 pixel = 8,5 cm) nommées « orthophotos » car elles sont planes (orthorectifiées) et géoréférencées (calées dans l’espace). Ces photos sont utiles et complémentaires du lidar, par exemple pour la cartographie du trait de côte par interprétation faite par un opérateur à partir d’un logiciel cartographique.

Si le levé ortho / lidar régional 2022 concernait la partie sableuse du littoral de Nouvelle-Aquitaine, l’acquisition ne portait pas sur les secteurs à falaises, de marais maritimes, et ceux largement anthropisés, protégés par des ouvrages de protection. Ces secteurs non couverts par le levé 2022 correspondent à la côte basque, au littoral du Bassin d’Arcachon, et aux zones abritées de la Charente-Maritime (zones inter-pertuis et estuarienne). Le reste des parties sableuses naturelles de l’île d’Oléron et de l’île de Ré restent à lever lors des prochains forts coefficients de marée et si les conditions météorologiques le permettent.

L’ensemble des données, relevées en septembre 2022, sera analysé dans les semaines à venir, notamment à partir des mesures DGPS prises depuis le sol qui garantissent une grande précision des résultats. Les données ainsi traitées pourront être mises à disposition des gestionnaires et des acteurs du littoral de manière à évaluer l’état des plages avant l’hiver ou étudier l’évolution géomorphologique de la côte. Ce nouveau millésime sera également particulièrement utile pour les nombreux projets de recherche en cours sur le littoral de la Nouvelle-Aquitaine.

Photographies du survol lidar de la Dune du Pilat, à La Teste-de-Buch (33) en septembre 2022