Comme tous les ans depuis les fortes érosions de l’hiver 2013-2014, l’évolution du littoral aquitain est mesurée à partir d’un LiDAR aéroporté. Cette mesure intervient dans le cadre du partenariat entre l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) et l’OCA.
Cette technologie laser (en anglais « laser detection and ranging » signifie « détection et estimation de la distance par la lumière ») permet d’estimer à une dizaine de centimètres près, l’altitude du relief. Appliquée au littoral aquitain entre l’estuaire de la Gironde et celui de la Bidassoa, ces mesures de haute précision permettent d’estimer régulièrement les évolutions des plages, dunes et falaises rocheuses du littoral.
- Pendant le vol en plus du pilote et co-pilote de l’avion, deux techniciens sont présents afin d’assurer la partie instrumentation
Comme chaque année, ce survol a eu lieu au début de l’automne, durant trois jours, du 23 au 25 octobre lors des forts coefficients de marée à basse mer, en profitant des bonnes conditions météo. La bande côtière couverte fait environ 500 m, centrée sur le trait de côte (limite entre la plage et la dune ou la falaise rocheuse). Cette campagne permet de produire un modèle numérique de terrain (MNT) d’environ 8 points par m2 avec une précision de l’altitude de l’ordre de 15 - 20 cm après traitements. Ces mesures sont accompagnées de photographies aériennes de haute précision (1 pixel = 8,5 cm) nommées « orthophotos » car elles sont planes (orthorectifiées) et géoréférencées (calées dans l’espace). Ces photos sont utiles et complémentaires du LiDAR, par exemple pour la cartographie du trait de côte par interprétation faite par un opérateur à partir d’un logiciel cartographique.
Ces données LiDAR permettent notamment de faire des modélisations 3D. Par exemple, les phénomènes d’érosion et d’accrétion sur le site de la Dune du Pilat sont visibles via une figure 3D, accessible via le lien suivant. Celle-ci a été réalisée à partir de données Lidar (2005 - 2012 - 2014 - 2016 - 2017) et représente l’évolution de la Dune du Pilat de 2005 à 2017.
L’ensemble des données, relevées entre le 23 et 25 octobre, sera analysé dans les semaines à venir, notamment à partir des mesures DGPS prises depuis le sol qui garantissent une grande précision des résultats.
Les données ainsi traitées pourront être mises à disposition des gestionnaires du littoral de manière à évaluer l’état des plages avant l’hiver. Les plus fragiles ou en érosion marquée sont celles qui font l’objet d’une attention plus particulière. Les mesures seront également particulièrement utiles pour les nombreux projets de recherche en cours sur le littoral aquitain.
Un état des plages aquitaines avant l’hiver sera prochainement diffusé par l’Observatoire de la Côte Aquitaine.