La Dune du Pilat culmine à 106,4 mètres, soit 20 cm de moins que la hauteur relevée en 2018 11 juillet 2019

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20 petits centimètres de moins qu’en 2018, soit quelques pas en moins pour gravir le monument naturel exceptionnel que représente la Dune du Pilat, dont le point culminant avait été enregistré à 106,6 mètres au printemps 2018. L’évolution de cette majestueuse dune naturelle de sable vient d’être étudiée dans le cadre des actions de suivi menées, depuis 2002, par l’Observatoire de la Côte Aquitaine. Explications.

Les experts de l’Observatoire de la Côte Aquitaine arpentent chaque année les sommets de la Dune du Pilat (lors des mesures, ils parcourent l’équivalent de 7 fois la montée de la Dune en une journée), un « tas de sable » devenu monument naturel exceptionnel par ses dimensions (2,9 km de long, 616 m de large), son évolution et sa fréquentation touristique (2 millions de visiteurs par an, source : Syndicat mixte de la Dune du Pilat).

Depuis 2002, l’Observatoire de la Côte Aquitaine mène des études topographiques et de photos interprétations afin de comprendre les évolutions de la morphologie et des mensurations de la Dune. Deux processus principaux façonnent celle-ci au fur et à mesure des années :

  • le phénomène d’érosion / accrétion : actif au niveau du trait de côte (soit l’espace de jonction entre la terre et la mer) ;
  • le phénomène dit d’avancée ou de migration dunaire (la Dune se déplace vers la forêt) : déplacement principalement causé par l’action des vents dominants (Ouest) qui transportent chaque jour des millions de grains de sable.

Des conditions météorologiques hivernales clémentes et peu d’évolution de l’altitude et du trait de côte constatés en un an

La Dune du Pilat culmine, en 2019, à 106,4 mètres dans sa partie centrale contre 108,9 mètres en 2011, 109,2 m en 2016, 110,5 m en 2017 et 106,6 mètres en 2018. À noter que la crête n’est pas le témoin général de l’évolution de la dune. Celle-ci est très mobile et peut rapidement se déplacer (avancer ou reculer) au gré du vent, sans toutefois témoigner directement de son avancée vers la forêt, de même que cette altitude peut varier rapidement d’un jour à l’autre. Les mesures, réalisées cette année, permettent de constater, comme l’année passée, un déplacement de la crête vers l’est. Ainsi, entre 2018 et 2019, cette migration est de l’ordre de moins d’une dizaine de mètres au centre de la Dune (juste au sud de son point sommital) et dépasse 25 mètres plus au nord. L’exposition au vent peut expliquer cette perte d’altitude au sommet de la Dune.

Depuis 2011, les changements notables concernent le trait de côte. Son évolution se divise en trois secteurs :

  • Le nord : zone généralement marquée par une érosion marquée.
  • La partie centrale : une zone habituellement stable voire en accrétion (qui avance vers la mer).
  • Le sud : cette zone est généralement stable ou en érosion mais moins impactée que la partie nord.

Un phénomène d’érosion plutôt « normal » pour la saison

Depuis le début des levés DGPS en 2002, la partie nord de la Dune du Pilat est en érosion chronique avec un recul du trait de côte (pied de dune) moyen de 4 mètres par an. Le recul du trait de côte, mesuré cette année, est inférieur à celui des années précédentes avec un recul allant de 1 à 3 mètres par endroit. Dans la partie centrale, la zone est restée stable, de même qu’au sud de la Dune du Pilat, où peu d’érosion a été constatée cette année.

Figure illustrant l'évolution de la position du trait de côte et de la ligne de crête de la Dune du Pilat entre 2018 et 2019

Une dune qui avance plus rapidement sur la forêt que le trait de côte ne recule

A la fin de l’hiver, les équipes techniques de l’Observatoire de la Côte Aquitaine ont étudié l’évolution de la Dune du Pilat en combinant les différentes observations et acquisitions de données, entre 2005 et 2018. Pour la limite côté océan, les observations et mesures de terrain des campagnes annuelles (printemps) de levés DGPS du trait de côte ont été utilisées. Pour la limite côté forêt, ce sont les jeux de données LiDAR (laser topographique offrant une grande précision) acquis par l’OCA avec l’aide de son partenaire technique l’IGN chaque année au mois d’octobre, qui ont été mobilisés.

Figure illustrant l’évolution de l’emprise de la Dune du Pilat entre 2005 et 2018

L’évolution de la Dune du Pilat, entre 2005 et 2018, a ainsi pu être représentée à travers trois descripteurs : son trait de côte, sa crête, et son revers (limite dune-forêt).

Les deux figures permettent de constater que la Dune avance plus rapidement sur la forêt que le trait de côte ne recule.

Figure illustrant l’évolution du trait de côte, de la ligne de crête et du revers de la Dune du Pilat entre 2005 et 2018

N.B : Ces phénomènes d’érosion et d’accrétion sont visibles dans la figure 3D de la Dune du Pilat, accessible via le lien suivant. Cette figure a été réalisée à partir de données LiDAR (2005 - 2012 - 2014 - 2016 - 2017 -2018) et représente l’évolution de la Dune du Pilat de 2005 à 2018. L’érosion y est symbolisée en bleu, tandis que l’accrétion est en rouge.

Très mobile par nature, la Dune du Pilat poursuit son évolution vers l’est. Les suivis réguliers menés par l’Observatoire de la Côte Aquitaine permettent de mieux caractériser ces mouvements, dans un secteur où les enjeux sont nombreux tels que les campings et la route départementale situés à proximité.

Contact presse : Pauline DOUILLAC, responsable communication, Observatoire de la Côte Aquitaine 05 57 26 52 87 – 06 23 16 46 41 – p.douillac@brgm.fr

Découvrez en images le déroulé d’une mission sur 4 sites aquitains emblématiques, dont la Dune du Pilat, et l’importance de disposer chaque année de cette « vérité terrain ».

En immersion avec les équipes de l’Observatoire de la Côte Aquitaine sur 4 sites aquitains