Côte basque : modélisation 3D des falaises de Saint-Jean-de-Luz 30 septembre 2020

La Ville de Saint-Jean-de-Luz a sollicité l’Observatoire de la Côte Aquitaine (OCA), à l’automne 2016, afin de mettre en place un protocole de suivi de sa frange littorale, d’analyser l’évolution de quelques sites stratégiques et d’apporter une assistance pour définir les préconisations nécessaires dans le but d’assurer la sécurité publique (définition du périmètre de sécurité et mesures de confortement). Ainsi, l’OCA a procédé à des levés LiDAR des falaises de la commune. Un rapport sur la modélisation 3D des falaises de Saint-Jean-de-Luz vient d’être rendu public.

À la suite de la sollicitation de la Ville de Saint‐Jean‐de‐Luz, l’Observatoire de la Côte Aquitaine a ainsi procédé à trois levés LiDAR des falaises de la commune, avec l’aide de la société Hélimap, en 2017, 2018 et 2019. Les levés LiDAR permettaient d’obtenir des suivis plus adaptés à l’environnement étudié (côte rocheuse), par rapport aux levés régionaux, et plus précis sur le linéaire de côte ciblé. L’objectif était ainsi d’évaluer la capacité de ces données à suivre l’évolution du littoral, de façon qualitative et autant que possible quantitative.

Le périmètre d’étude s’étendait ainsi sur environ 4 km et comprenait la falaise, au moins 30 mètres en arrière de la tête de falaise, et l’estran rocheux (ou la plage). Les falaises étudiées appartiennent, d’est en ouest, aux secteurs suivants : Sénix, Mayarko, Lafitenia, Erromardie, Archilua, Pile d’Assiettes et Sainte-Barbe. Ces falaises se caractérisent par des configurations morphologiques (versant peu pentu ou plus abrupte, escarpement vertical, présence de cavités ou surplombs), et un couvert végétal variable.

Localisation des sites étudiés (extrait cartographique joint à la demande d’appui de la Ville de Saint‐Jean‐de‐Luz en date du 22/09/16)

L’analyse diachronique des jeux de données récoltés a permis de montrer la capacité à identifier des instabilités de terrain, d’ampleur plus ou moins importante, dans les différents contextes caractérisant le littoral luzien. Cette analyse nécessite idéalement de pouvoir associer des données LiDAR et Mesh 3D (modélisation 3D à partir d’un nuage de points) d’une part et des photographies obliques d’autre part pour faciliter à la fois l’identification des instabilités (en complément des observations pouvant être faites directement sur le littoral par les acteurs locaux), leur interprétation et de pouvoir estimer les volumes mobilisés.

Vue MESH 3D de la zone en glissement (période 2017/2019) dans le secteur d’Archilua

Sur la base de l’analyse des données récoltées de 2017 à 2019, le rapport recommande de poursuivre le suivi opéré en renouvelant l’acquisition LiDAR oblique par hélicoptère avant la saison hivernale 2020-2021. Pour les secteurs de la Pile d’Assiettes et de Sainte-Barbe, il est recommandé de procéder à une acquisition par drone plutôt que par hélicoptère du fait de la subverticalité des profils côtiers et de la présence de surplombs voire de cavités. Le drone offre une plus grande souplesse dans le plan de vol, permettant d’optimiser la prise de points sur les singularités topographiques caractérisant les flyschs.

A gauche en pied de falaise, cavité de la Pile d’assiette, vue du nuage de points 2019

La poursuite et le mode opératoire de ce suivi topographique (notamment sa fréquence) devront être précisés sur la base de l’analyse qui sera faite du levé 2021. Ces acquisitions doivent être considérées comme un maillon essentiel dans l’optique de la mise en place d’un protocole de suivi du recul du trait de côte, en particulier en contexte de falaise rocheuse. Ce protocole doit nécessairement s’inscrire dans une stratégie d’acquisition plus large, associant différentes méthodes complémentaires permettant de s’adapter aux différentes situations (par exemple déclenchement non programmé d’une acquisition à la suite d’un événement tempétueux) et à la diversité du littoral luzien (secteurs accessibles / non accessibles, zones fortement végétalisées / peu végétalisées, zones fortement aménagées / naturelles, etc.) : reconnaissances pédestres, prise de clichés photographiques (depuis le sol, prives de vues obliques par moyens aériens, notamment drone), levés topographiques ponctuels au DGPS, levés scanner 3D en cas par exemple d’impact aux ouvrages, etc.

Le rapport est téléchargeable ci-dessous et également accessible depuis l’espace Publications du site Internet de l’OCA.