L’île aux Oiseaux est désormais suivie par les experts de l’OCA 17 août 2017

Au mois de mai, les agents de l’Observatoire de la Côte Aquitaine ont réalisé une mission de terrain sur l’île aux Oiseaux aux côtés des agents de la Réserve naturelle. L’île étant confrontée à des problématiques d’érosion côtière et de submersion marine, il a été demandé à l’Observatoire d’apporter son expertise et de mettre en place un programme de suivi.

Propriété du Conservatoire du Littoral depuis 2005, l’île aux Oiseaux est située à l’intérieur de la lagune du Bassin d’Arcachon, sur la commune de La Teste-de-Buch qui en a la gestion. Exposée à une problématique d’érosion côtière, l’île présente une altitude relativement basse favorable aux submersions marines. Ces phénomènes mettent en péril les villages, le patrimoine écologique ainsi que les usages : instabilité des berges, dégâts sur les cabanes, décroissance de la forêt de pins maritimes…

Organisée dans le cadre des missions d’expertise et de suivi de l’Observatoire de la Côte Aquitaine, cette mission de terrain a eu pour but de délivrer, à la mairie de La Teste-de-Buch, gestionnaire du site, un avis technique relatif à la problématique d’érosion marine notamment au village Nord de l’île aux Oiseaux.

Un territoire marqué par l’érosion

L’île aux Oiseaux est exposée à une érosion marine qui se traduit par l’abaissement de l’altitude de la plage, le morcellement du schorre [1], le surcreusement des esteys [2], l’instabilité des berges des villages de l’île, le déracinement des tamaris [3]… Les secteurs les plus touchés sont la façade ouest, les environs du village Nord et les esteys au sud. Cette érosion marine peut favoriser les phénomènes de submersion marine de l’île.

Un GPS mobile sur le rivage de l’île aux Oiseaux

Cette première mission de terrain fut l’occasion de tester la faisabilité, avant sa mise en place, d’un programme de suivi annuel de l’évolution de l’île via des relevés topographiques et photographiques d’indicateurs géomorphologiques.

Différents éléments ont été vérifiés sur place par les agents de l’OCA :

  • la position des profils déterminés sur la base des orthophotographies [4] aériennes, adaptée au constat sur le terrain (à savoir que les profils sont essentiellement localisés du sud au nord en passant par l’ouest) ;
  • la facilité d’accès et de cheminement avec le matériel DGPS, utilisé pour les mesures ;
  • la validation des indicateurs géomorphologiques à relever ;
  • la détermination de la durée nécessaire pour effectuer ce travail.

Le bilan de cette première mission de terrain a dépassé les espérances des agents de l’Observatoire de la Côte Aquitaine. L’ensemble des 11 profils a pu être réalisé en une seule journée sans déplacer la base du DGPS et les opérateurs ont pu cheminer facilement sur l’île avec les DGPS mobiles.

Cette journée de levés du trait de côte, à l’aide du système DGPS, sera reproduite chaque année dans le cadre de la mission de suivi au printemps. Ce protocole de levés topographiques et de suivi d’indicateurs géomorphologiques sera complété par d’autres observations de terrain en cours de définition avec les agents de la Réserve Naturelle, de la mairie de La Teste-de-Buch et du Conservatoire du Littoral dans le cadre du plan de gestion de l’Ile (par exemple : photographies obliques, mesures de repères remarquables…).

Evolution du trait de côte entre 2005 et 2016

[1Le schorre est la partie haute de la zone vaseuse d’un littoral, submergée seulement aux grandes marées, où croît une végétation herbacée qui fixe partiellement la vase et peut être pâturée (prés salés).

[2L’estey désigne une partie d’un cours d’eau qui, soumis au régime des marées, se trouve à sec à marée basse.

[3Un tamaris est un petit arbre ou buisson décoratif des terrains sableux et littoraux à petites feuilles, à très petites fleurs blanches ou roses, réunies en longues grappes.

[4Une orthophotographie est un document photographique obtenu par redressement, mise à l’échelle et assemblage des surfaces élémentaires d’une photographie aérienne.